Quand procéder à une étude géotechnique ?
Bien que l’étude géotechnique puisse constituer une charge supplémentaire, elle constitue une certaine sécurité pour vos projets de construction. En effet, cet investissement préalable permet de vous prémunir des différents risques pouvant contraindre vos plans et donc des dépenses imprévues. Celles-ci pourraient vous coûter bien plus qu’une étude de sol. Alors, dans quels cas devriez-vous procéder à cette évaluation ?
Quel est l’objectif d’une étude géotechnique ?
Pour mieux comprendre l’utilité d’une étude géotechnique, le cas de la tour de Pise est l’exemple parfait. Bien qu’elle soit toujours en place, l’absence d’une étude de sol préalable a remis en cause l’intégrité de la construction. L’instabilité des fondations est à l’origine de la célèbre inclinaison de ce monument historique.
D’une manière générale, l’étude géotechnique vise à expliciter la faisabilité de votre projet immobilier selon son emplacement. Elle assure la sécurisation des constructions et des environs, l’identification et la gestion préventive des risques de mouvement de terrain. On peut notamment citer les risques de fissures, de glissement, d’affaissement ou de gonflement-retrait.
Grâce à cette analyse, vous pourrez en savoir davantage sur le type de sol, ainsi que sa capacité portante. Vous obtiendrez également des renseignements sur le potentiel sismique de la zone et la profondeur du roc. Suivant les résultats obtenus, l’expert en ingénierie des sols déterminera le type de fondations adapté au terrain et à la construction. Le choix des matériaux pourra aussi être avancé pour plus de sécurité.
L’étude géotechnique se base sur une enquête documentaire et sur des prélèvements sur terrain. Les résultats avancés à cette issue sont valables pour une durée de 30 ans, si aucun remaniement n’a été réalisé.
Quand effectuer une évaluation du sol ?
Conformément à la loi Élan de 2018, l’étude géotechnique est obligatoire avant la vente d’un terrain non bâti constructible. D’ailleurs, le rapport d’investigation réalisé devra être annexé aux documents suivants :
- la promesse de vente,
- l’acte de vente définitif,
- les contrats de construction.
L’évaluation géotechnique est aussi indispensable pour les constructions visées par le Plan de prévention des risques « gonflement et retrait des argiles ». Si, dans certains cas, l’étude géotechnique n’est pas imposée, elle reste essentielle.
L’évaluation géotechnique est donc indispensable pour la vente des terrains dans les zones à risques, c’est-à-dire à fortes activités sismiques. Il existe pour cela, un site gouvernemental qui répertorie les lieux concernés. L’étude géotechnique est aussi préconisée pour les sols encore vierges. Dans ce cadre, elle permet de repérer les profils pédologiques fortement argileux ou fragiles. Ces précautions permettent de pallier les éventuels sinistres. On parle alors d’étude géotechnique préalable.
Une fois le terrain acquis, une seconde étude de sol devra être faite suivant les caractéristiques du bâtiment envisagé. Il s’agit de l’étude géotechnique de conception. Elle n’est valable que pour le projet immobilier qui l’a initié. Il s’agit donc d’une disposition préventive spécifique et plus circonstanciée.
L’évaluation du sol est également obligatoire lors d’une extension de maison de plus de 20 m². Toutefois, elle peut être omise, si la nouvelle construction n’est pas solidarisée à l’ancienne et si sa superficie est inférieure à celle indiquée. Il en est de même lorsque les travaux n’entravent pas à l’intégrité des fondations et à celle du système d’écoulement des eaux pluviales.
Enfin, une étude géotechnique dite d’exécution peut être réalisée lorsque le projet de construction est en cours. Elle permet de contrôler le respect des préconisations avancées en amont et d’ajuster les opérations à mener, suivant le contexte qui se présente.
Qui procède à l’étude géotechnique ?
Compte tenu des faits mentionnés ci-dessus, c’est le vendeur du terrain non constructible (situé dans des zones fortement ou moyennement argileuses) qui doit fournir ce rapport. Par contre, ce document n’est pas obligatoire lorsque les terrains se trouvent dans des zones où les dispositions d’urbanisme contraignent la construction de maisons individuelles. Les résultats d’étude géotechnique doivent aussi être fournis par le vendeur d’immeubles qui comptent moins de deux logements.
Dans le cas d’un projet de construction, l’étude géotechnique peut être initiée à la demande du propriétaire. Celle-ci lui permet de bénéficier d’une assurance pour couvrir les dégâts qui peuvent survenir au cours de la construction.
Pour les constructeurs, les maîtres d’ouvrage et les promoteurs immobiliers, il convient de préconiser une étude géotechnique pour apporter une plus-value à la prestation. Cela permet de garantir la qualité des travaux réalisés. Elle sert également à limiter les surcoûts. Pour réaliser l’étude géotechnique d’un terrain, vous pouvez faire appel à un technicien ou à un ingénieur géotechnique. Celui-ci peut travailler en tant qu’indépendant ou au sein d’un bureau d’études spécialisé.