Comment déclarer sa LMNP au régime réel ? Les étapes et les délais

En France, en fonction des recettes locatives, certains propriétaires sont considérés comme des loueurs en meublé non professionnels (LMNP). Ce statut s’accompagne naturellement de questions quant à l’optimisation fiscale. Le régime réel apparaît alors comme une solution avantageuse. Il est d’ailleurs obligatoire quand les recettes dépassent certains seuils : 77 700 euros annuels pour la location classique, ou 15 000 euros pour les logements meublés de tourisme non classés depuis la réforme fiscale de 2024.
Les propriétaires y trouvent une marge de manœuvre considérable pour réduire leur base imposable. Travaux, charges courantes, amortissements… La liste des déductions possibles est longue. Si la gestion administrative semble plus complexe qu’en micro-BIC, les avantages de la fiscalité des LMNP compensent largement cet investissement en temps et en organisation.
Les caractéristiques du régime réel en LMNP
Le régime réel en LMNP repose sur des principes simples, bien différents de son petit frère, le régime micro-BIC. L’abattement forfaitaire standard cède alors sa place aux véritables dépenses engagées par le propriétaire. Chaque facture compte, chaque euro dépensé prend son importance dans la déclaration fiscale. Le remplacement d’une chaudière, les honoraires de gestion, les primes d’assurance : tout devient déductible. Mais l’avantage premier concerne surtout l’amortissement comptable.
Cette spécificité du régime réel traduit l’usure théorique du bien immobilier et de son mobilier. Sans impact sur le portefeuille, cette charge comptable vient réduire significativement la base de l’imposition en location meublée. La valeur du bien se répartit ainsi sur plusieurs années. Le LMNP au régime réel a donc une meilleure gestion fiscale, où la réalité des coûts prime sur les forfaits. Dans cette dynamique, des plateformes ont vu le jour, à l’image de Jedéclaremonmeublé (JD2M). Cette dernière facilite les démarches des propriétaires qui souhaitent basculer vers ce mode de déclaration.
Les étapes pour basculer au régime réel simplifié
Quand le mois de mai approche, vient avec lui la période des déclarations fiscales. Pour les propriétaires d’une location meublée non professionnelle qui envisagent de passer au régime réel, le compte à rebours commence bien avant. Car oui, le respect des délais est important. Les nouveaux LMNP doivent annoncer la couleur dès le début de leur activité, les autres ont jusqu’à la date limite de dépôt de leur première liasse fiscale pour se décider.
La route vers le régime réel impose alors quelques nouvelles habitudes, mais rien d’insurmontable. Il faut simplement s’armer d’un minimum d’organisation et tenir une comptabilité sérieuse. Loyers encaissés, travaux réalisés, charges diverses… Tout doit être noté dans un livre journal. Un second registre fait aussi son apparition, celui des immobilisations. Le prix d’achat initial du bien ainsi que sa dépréciation progressive au fil des ans y sont consignés.
Les obligations déclaratives du LMNP
La déclaration des revenus en LMNP au régime réel obéit à certaines obligations déclaratives. Les propriétaires doivent transmettre par voie électronique la déclaration n°2031 au centre des impôts des entreprises. Cette liasse fiscale comporte plusieurs annexes indispensables : le bilan simplifié (2033-A), le compte de résultat (2033-B), le tableau des immobilisations (2033-C), le relevé des provisions, des amortissements dérogatoires et des déficits reportables (2033-D) et un tableau qui détermine la valeur ajoutée (2033-E).
La tenue d’une comptabilité est donc plus que nécessaire, avec les registres évoqués plus haut. Le bénéfice imposable se calcule ensuite en soustrayant des recettes l’ensemble des charges et amortissements déductibles. Les documents comptables doivent alors refléter fidèlement l’activité locative, sous peine de redressement fiscal.